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Poésie francophone
13 novembre 2010

Texte classique extrait de la revue

Beaux Jours

 Nous habitions alors à l'ombre d'un grand pin.

A la belle saison, le dimanche matin,

Tout au bord d'un canal drainant une lagune,

Quatre vélos partaient, cap sur la grande dune.

Le sable accumulé par les frasques du vent,

A mettre pied à terre obligeait bien souvent.

On se perdait de vue dans la rousse fougère,

Les bras s'égratignaient aux rameaux de bruyère.


Emotion de nos cœurs battant à l'unisson


Lorsqu'enfin paraissaient, au bleu de l'horizon,


Les rouleaux moutonnants, pressés en ribambelle


De glisser sur le sable en festons de dentelle.


Nous pourchassions le crabe, un château s'érigeait.


Attirante au soleil, la baïne s'offrait :

Nous savions le danger de son eau si paisible

Dans laquelle passait un flux irrépressible.

Le sandwich au jambon craquait fort sous la dent

Mais valait le menu du meilleur restaurant.

Grisés par l'air marin, saoulés de grenadine,

Nous écoutions mon père entonner « Nuit de Chine ».

Maman s'époumonait sur un air de Carmen

Pendant que nous tentions d'extirper un solen *.

L'appareil, un instant, faisait prendre la pause :

Nous nous sentions géants dans ce décor grandiose.

L'album de notre enfance en garde souvenir,

Pourquoi faut-il si tôt se résoudre à grandir ?

 * NDLR : solen, un mollusque communément appelé « couteau »

                             Danielle MORELLO

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