Voici un poème extrait du Portique n°99
« L'Olivier »
Au détour d'un chemin, auprès d'une bastide
Grandit un olivier, fier et majestueux ;
Il a ancré son tronc, bossu, anfractueux,
Torturé, convulsé, dans cette glèbe aride.
Au vif soleil chatoie l'argent de ses rameaux ;
Stoïque, du mistral il subit la colère
Qui balaie bien souvent ce coin de terre austère
Et qui, dit-on, pourrait décorner les taureaux.
Il est loin de déchoir, à la fin de l'estive :
Demeurant toujours vert à la morte saison,
Il attend, indolent, le temps d'olivaison
Teintant, jour après jour, de plus en plus l'olive.
Et la meule pesant dans les pressoirs anciens,
De ses drupes broyées, fera naître, identique,
Le nectar onctueux que, dans le monde antique,
Produisaient les Romains, les Grecs, les Phéniciens.
Marie-Christine SILVY