Voici l'éditorial de la revue Portique n°98

EDITORIAL

Le printemps est là ! Dans toute la nature, c'est le renouveau. Dans le monde poétique, par contre... L'Union des Poètes francophones (U.P.F.), qui s'est efforcée depuis dix ans de réunir associations, sociétés et autres académies en une force commune, est prête à jeter l'éponge, et comme me le disait une poète parisienne : " - Non, je ne vais pas adhérer à l'UPF. Mais pour participer aux diverses réunions qui se tiennent dans Paris, j'adhère à treize associations poétiques "... Alors, faut-il dire : Vive les chapelles où l'on est entre soi, c'est-à-dire entre ceux qui pratiquent exclusivement le même genre et le même style, et qui suivent aveuglément leur gourou local toujours " irremplaçable "... ?

Plus généralement, que devient la langue française, portée par cette fameuse exception culturelle que nous brandissons face au monde, prétextant de la déployer telle une oriflamme de la francophonie universelle ? Exemple lu récemment : " Les professeurs constatent que le langage sms par exemple n'influe pas le niveau de français des étudiants, "... Mais non : le langage s.m.s. n'influe pas SUR leur niveau !

Voyez ce qu'est devenu le ministère de la Francophonie, comment on défend le français à travers le monde, comment il est porté par une dynamique industrielle, économique et commerciale active et florissante, voyez.... (voyez surtout que je plaisante, hélas !)

Mais voyez aussi que certaines entreprises organisent des cours de rattrapage en langue française (en orthographe, particulièrement), qu'il existe heureusement des associations poétiques et littéraires de qualité, que les poètes de bonne volonté sont légion. Voyez quels sont les auteurs que nous publions dans Portique : sans aucune discrimination quant à leur origine ethnique, leur idéal philosophique, leur religion, leur style poétique ou d'écrivant en prose (soyons modestes : nous ne nous prenons pas pour des écrivains professionnels). En somme, nous avons fermement l'intention de regarder le bon côté des choses et de rester optimistes : alors, sans regret aucun, vive le printemps !

 Chris BERNARD