Souvenirs de Paris

Souvenirs, souvenirs…

La marche arrière d’un automobiliste qui a failli renverser le présentoir de cartes postales placé par un commerçant au bas du trottoir, entre la place Jean Marais et la place du Tertre (à Montmartre) m’a soudain remémoré une autre de mes visites, rendue à Paris à l’époque où les Halles existaient encore. Voici ce j’avais noté :

« Etes-vous allés aux Halles vers six heures du soir ? … Pour moi, piéton amusé, j’y ai suivi de drôles d’histoires. Je me promène du côté nord, admirant les fleurs disposées sur les trottoirs. En face de Saint Eustache, une espèce de gros toboggan rempli de fleurs et une Panhard P60 se regardent : voitures arrêtées de chaque côté de la rue, il reste à peine le passage d’un seul véhicule. Des employés ramènent des fleurs dans leurs camionnettes sur de longs chariots, en courant presque. Une Dauphine Renault attend, près du toboggan électrique et de la Panhard dont les conducteurs s’injurient… Bientôt, tout est arrêté. Un policier arrive, impuissant, et commence à sortir son calepin d’un air furieux. Le fourgon recule, je guide la Dauphine, un employé engage son chariot, la P60 recule, braque, avance à nouveau et renverse à demi le chariot : cris, poings levés, avant que le toboggan ne recule, l’employé passe, la P60 suive, et que finalement tout s’arrange… Alors, je m’en vais le cœur joyeux faire un tour à Saint Eustache où le soir commence à poser ses brumes sur les vitraux de pourpre et d’azur. »

Nous voici revenus en 2007 et le Penseur de Rodin médite, avec en arrière plan le dôme des Invalides qui nous a en ce jour servi de fil conducteur.